Note d’actualité
La politique de sécurité et de défense est le domaine où le nouveau traité de l’Union, baptisé « Constitution », contient le plus d’infléchissements positifs. Ces nouveautés sont cruciales quel que soit le sort immédiat de la "Constitution": ils démontrent le point d'équilibre délicat entre l'exigence minimale pour un fonctionnement efficace et le degré maximum de volonté politique au niveau des Vingt-Cinq.
« Le point de départ : une politique européenne de sécurité et de défense dans une dynamique spectaculaire mais fort mitigée » donne un bref aperçu de la mise sur pied de la PESD, en soulignant les contradictions profondes qui la déterminent dès l’origine (notamment une contradiction qui se décline à trois niveaux : concernant 1. les relations transatlantiques 2. le contenu de l’intégration européenne 3. la structure souhaitée de l’ordre mondial). Dans ces circonstances, toute nouveauté est à apprécier à sa juste place. « Compte tenu du fait que les problèmes fondamentales derrières les avancées ne sont toujours pas résolus, donc la portée et l’applicabilité pratique des dispositions, certes souvent impressionnantes, reste une question ouverte ». Les nouveautés PESD du traité dit constitutionnel offrent « quelque contenu, plus de possibilités, peu de précisons ». En les parcourant, on passe en revue les changements relatifs au nouveau « ministre européen des Affaires étrangères », aux mécanismes de flexibilité, à la gamme de missions potentielles, à la défense collective et à la coopération en matière d’armement. La partie sur « La prochaine étape : choix entre l’autonomie stratégique, opérationnelle et technologico-industrielle ou la subordination » énumère certains fondements de l’autonomie stratégique : tel son caractère inné à la logique d’intégration initiale ; le soutien massif de l’opinion publique ; ses opportunités et sa nécessité dans le contexte post-bipolaire ; ou encore le fait que « l’indépendance » européenne est, depuis le traité de Maastricht, mentionnée officiellement dans les documents de l’Union. « Il n’y a donc qu’un seul moyen pour retarder, voire même essayer d’empêcher le cours naturel des choses : c’est si l’élite politique – ou bien piégée dans ses réflexes démodés, ou bien par servilité, par confort, par peur du changement – se place délibérément en travers des processus naturels et logiques. Si, sur les dossiers impliquant la délicate question de l’autonomie réelle, cette élite préfère donner priorité à des intérêts politiques et économiques étrangers à l’Europe. Comme l’avait formulé Jean Monnet, ‘l’auteur’ de l’intégration, dans ses Mémoires : ‘Les échecs que j’ai rencontrés étaient moins souvent le fait de gens bornés par nature que d’esprits délibérément fermés à l’évidence (…) que la loyauté envers leur système de référence rendait aveugles’. »
Texte complet en hongrois.
Tags:
ue, défense européenne