Brève
Quelques réflexions sur les conséquences des prochaines élections US pour les relations transatlantiques, citées dans un article d'Akos Zsoldos, sur Portfolio.hu.
Sur ce que l’on peut attendre d’une éventuelle victoire de Joe Biden, et sur les chances de voir les relations USA-UE retrouver le chemin de la coopération traditionnelle.
Si Biden l’emporte, s’en suivra un soulagement presque palpable du côté européen, et un éloge de l’importance des alliés du côté américain. Parallèlement, des exigences très fermes seront formulées par Washington – certes sur un ton beaucoup plus poli et convivial. Les Européens, priés d’être reconnaissants pour ne plus avoir à traiter avec Trump, devront faire encore plus de concessions: aligner leurs politiques envers la Russie et la Chine sur celles des Etats-Unis, reconsidérer leur approvisionnement énergétiques en fonction des recommandations de Washington, et renforcer encore davantage l’Alliance atlantique dirigée par les Etats-Unis. L’une des prochaines épreuves de force, à valeur de test, aura lieu dans le domaine de l’armement. L’Amérique se revendique le droit de participer, selon ses propres règles, dans les programmes financés sur le budget de l’UE. Reste à voir si Biden réussira, dans les coulisses et en prenant des gants, là où les chantages et les menaces ouverts de Trump n’ont pas donné les résultats escomptés.
(Crédit photo: Shutterstock, on Thinkadvisor)
Sur la reprise des négociations sur l’accord de libre-échange transatlantique en cas de victoire de Joe Biden.
Déjà l’administration Obama a dû reussisciter de leurs cendres les négociations transatlantiques de libre-échange, sans succès patent. Aux USA, ce sont les „gardiens” de l’économie américaine, les agences de régulation indépendantes qui faisaient obstacle, en Europe une opinion publique de plus en plus mécontente, relayée parfois par la France. D’une part, il faudra sans doute faire „quelque chose”, ne serait-ce que pour illustrer la grande réconciliation transatlantique. Toutefois, les barrières non tarifaires qui sont désormais dans la ligne de mire sont d’une tout autre complexité que le simple ajustement des droits de douane ici ou là. Il s’agit d’un clash de normes et de régulations et, à travers elles, une harmonisation à faire entre des systèmes de valeurs et des visions du monde souvent très différents les uns des autres.
Sur les relations entre les USA et les pays d’Europe centrale et orientale et si elles sont susceptibles de changer en cas de changement d’administration aux USA.
Dans les paroles, une administration Biden serait évidemment moins complaisante et exigerait davantage en termes de respect des principes démocratiques et libéraux. Toujours est-il que dans la pratique l’attitude américaine dépendra beaucoup plus des positions que ces pays vont prendre sur les sujets d’importance stratégique pour les Etats-Unis : isoler la Russie, aligner l’OTAN face à la Chine, maximiser l’influence américaine dans les affaires de l’Europe. Qui que soit le prochain locataire de la Maison Blanche, tant que les pays d’Europe centrale et orientale se comporteront en alliés fiables sur ces dossiers prioritaires, leur politique intérieure sera d’un très faible intérêt pour Washington.
Cité dans "Akos Zsoldos, Amerikai szakértők a Portfolio-nak: Európa fellélegezhet, ha Biden lesz az amerikai elnök, Portfolio.hu, 2 novembre 2020."