07 octobre, 2013
Brève
Hajnalka Vincze
Brève
L’intensification et le focus européen du programme d’exercices de l’Alliance confirment ce que les conseillers OTAN répètent depuis déjà un bon bout de temps : il faut renouer avec les grands exercices annuels de la guerre froide, pour recréer une sorte de « Reforger Lite »*. C’est bon pour le moral et bon pour les armes. D'une part, en rassurant les nouveaux Etats membres, inquiets de voir l’Amérique 'pivoter' vers l’Asie, que le soi-disant parapluie est toujours en place. De l’autre, en faisant avancer la sacro-sainte interopérabilité, entendue comme alignement, autant que faire se peut, des concepts européens sur les doctrines et standards US guidés par l’obsession de la guerre technologique.
Cerise sur le gâteau, sous couvert de l’Article 5, c’est encore à notre précieux rôle de supplétifs pour les guerres de l’Amérique, que nous nous entraînerons mine de rien. L’idée de génie vient du SACEUR du début des années 1990, le général Galvin. A l’époque la consigne était « out of area or out of business » pour faire comprendre aux Européens réticents: ou vous acceptez que l’OTAN aille chercher l’aventure ailleurs ou nous laissons tomber nos engagements. Heureusement que le général Galvin pense à se servir du fait que les capacités pour remplir les obligations de défense collective (avec d’éventuelles projections de force en Norvège ou en Turquie par exemple) sont pratiquement les mêmes que celles dont auraient besoin les alliés pour participer aux opérations lointaines. Et voilà que, du coup, tout le monde peut être content.
*Reforger (Return Forces to Germany): exercices annuels de l'OTAN de 1969 à 1993, pour s'assurer, et faire la démonstration, de la capacité de l'Alliance à déployer plus d'une centaine de milliers d'hommes pour défendre l'Allemagne de l'Ouest en cas de conflit avec le Pacte de Varsovie.
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défense collective, otan