Note IVERIS - 31 aout, 2015
Brève
Hajnalka Vincze
Brève
Pour le chef de l’Etat qui s’est exprimé à la conférence des ambassadeurs « Il ne s'agit pas non plus, parce que nous sommes un pays qui fabrique des armements et les exporte, d'abandonner nos convictions et nos principes ». Les principes, certes, c’est important. Mais, s’agissant des Mistral, les Etats-Unis ont décidément tout fait pour que la France les applique au bon moment.
Pour rappel : le 17 mars 2014, c’est après la confirmation d’intenses « consultations » entre Paris et Washington sur la coopération militaire franco-russe, que le Quai d’Orsay a annoncé une éventuelle annulation de la vente des porte-hélicoptères. Mais dès 2010 le patron du Pentagone avait tenté de faire pression sur son homologue français en lui lançant des mises en garde. « Cet accord /franco-russe sur la vente des Mistral/ enverra un mauvais message à la Russie et à nos alliés en Europe centrale et orientale ».
Le président Hollande peut se féliciter aujourd’hui que « Jamais les produits français, pas seulement les Rafale, par leur technologie, ont fait l'objet d'autant de sollicitations ». En invitant, « ceux - il y en a toujours - qui annonçaient la fin de la crédibilité de la France comme exportateur de matériels militaires, à consulter les chiffres. » Certainement. Les chiffres aussi, c’est important. Et l’industrie française de l’armement est, en effet, très performante. Toujours est-il qu'une participation au bouclier antimissile de l'OTAN (ou une commande pour de paquebots américains géants) n'envoie pas exactement le même message politique qu'un contrat stratégique entre la France et la Russie.
Encore que, cela pourrait être pire. Certes, la Pologne avait ouvertement fait chanter Paris, en disant que la vente des Mistral « ne l'aidait pas » à choisir un constructeur européen pour son système de défense aérienne. Même après la suspension du contrat avec la Russie, Varsovie a fait le choix des Patriots américains. Mais elle y a au moins ajouté un geste, en achetant à Airbus des hélicoptères. Surtout, jusqu'ici aucune suite n'a été donnée à une initiative de parlementaires US, particulièrement humiliante, selon laquelle la France pourrait louer ou vendre ses Mistral à... l'OTAN.
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