Note IVERIS - 07 novembre, 2015
Brève
Hajnalka Vincze
Brève
Patrick Keller, coordinateur pour la politique étrangère et de sécurité de la Fondation Adenauer, oppose d’une part la vitesse à laquelle l’OTAN s’est adaptée à la nouvelle donne sécuritaire issue de la crise en Ukraine, d’autre part l’inertie de l’UE qui, elle, ne s’y est toujours pas adaptée. Un constat qui mérite que l’on s’y arrête.
Premièrement, la rapidité de cette adaptation otanienne, actée au sommet du Pays de Galles de l’an dernier, est due au fait que les mesures prises ne font que renforcer des pistes initiées depuis des années. Mais surtout, comme Keller a lui-même si bien noté, « à l’OTAN, il y a toujours les Etats-Unis dans la salle », et la position américaine a la préséance sur les autres positions nationales.
Premièrement, la rapidité de cette adaptation otanienne, actée au sommet du Pays de Galles de l’an dernier, est due au fait que les mesures prises ne font que renforcer des pistes initiées depuis des années. Mais surtout, comme Keller a lui-même si bien noté, « à l’OTAN, il y a toujours les Etats-Unis dans la salle », et la position américaine a la préséance sur les autres positions nationales.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les USA avaient fait des pieds et des mains, à l’époque, pour empêcher le lancement de la défense européenne. Comme l’a dit plus tard l’ancien « directeur chargé de la politique OTAN » du Pentagone, « Les responsables et les experts américains craignaient que les consultations et les décisions clés touchant aux affaires politiques, militaires et de défense en Europe ne se déplacent, à terme, depuis l’OTAN (où la puissance politique et militaire unique de l’Amérique lui permet d’avoir un rôle proéminent dans la mise au point des politiques et des opérations de l’Alliance), vers l’UE où les Etats-Unis n’ont pas de place à la table. »
Force est de constater qu’ils se débrouillent pourtant plutôt pas mal dans l’UE aussi, même sans carte de membre officielle. Pour rappel : le sommet de Vilnius (en novembre 2013, où le refus du président ukrainien à signer l’accord d’association avec l’UE a été l’élément déclencheur de la crise en Ukraine), fut précédé par un intense activisme US pour « faire comprendre aux dirigeants européens » à quel point les Etats-Unis tiennent à ce rapprochement entre l’Union européenne et l’Ukraine. Même cas de figure pour les sanctions anti-russes de l’UE : de l’aveu du vice-président US, « c’est vrai qu’ils ne voulaient pas le faire », « mais encore une fois, c’est le président des Etats-Unis qui a dû insister » auprès des Européens. Insister et faire comprendre, c’est plus laborieux, certes, qu’un simple diktat dans l’OTAN.
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