Analyse and essay
Il y a dix ans, la Haute représentante pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, la britannique Catherine Ashton interdisait encore les uniformes dans les couloirs du Conseil, enceinte pourtant censée mettre en œuvre la « politique de défense » de l’UE. Aujourd’hui l’expertise militaire est très demandée, jusque dans les bureaux de la Commission qui, auparavant, fut soigneusement tenue à l’écart de tout ce qui s’y rapportait. Le collège bruxellois s’engouffre dans la brèche ouverte par la guerre en Ukraine. Au motif de l’urgence et de l’efficacité, il part à l’assaut de l’article 346 du traité qui garantit la maîtrise des États dans ce secteur clé. Le but : devenir un « facilitateur » incontournable dans l’armement, au carrefour de la politique industrielle et de la politique étrangère et de défense.
• Une ambition qui remonte à loin
• Un empilement d’acronymes
• Autonomie en trompe-l’œil
• Haro sur l’article 346
• Les « trucs » et les arrière-pensées