Analyse and essay
Mi-février 2022, une semaine à peine avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, l’Europe spatiale se réunit à Toulouse au grand complet, dans des formations diverses, pour parler de... l’intensification des rivalités géopolitiques et du rôle crucial qu’y joue désormais l’Espace. Le président Macron commence son discours en évoquant « deux succès majeurs », à savoir « Copernicus qui assure la collecte et l’analyse des données d’observation de la Terre, et Galileo qui permet gratuitement un accès à son positionnement de manière plus précise que le GPS ». A la conférence dédiée à Copernicus, le commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton, parle de « l’évolution des besoins dans un nouveau contexte géostratégique ». Il en profite pour mettre en avant deux priorités toujours prônées par la France : la non-dépendance et la défense. D’un côté, il souligne l’importance de cette « infrastructure souveraine ». De l’autre, au motif de la « résilience », il plaide pour la nécessaire prise en compte de la dimension militaire.
(...) Galileo et Copernicus sont en quelque sorte l’archétype des programmes spatiaux paneuropéens d’importance stratégique. La manière dont les exigences d’autonomie et de défense y sont incorporés sert aussi d’indicateur fiable des volontés réelles et des rapports de force qui se cachent derrière les déclarations d’intention.
- Galileo : cachez ces uniformes que je ne saurai voir
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