Brève
« Face aux puissances, les anciennes comme les nouvelles, la France doit réaffirmer son indépendance (…) peu de pays ont par leur défense, c'est-à-dire leur armée et la politique étrangère, la capacité de décider souverainement. Nous l'avons. Et nous devons tout faire pour préserver cette liberté stratégique ».[1] Quoi que l’on pense du reste du discours (ou de la politique menée par le président Hollande, et par le président Sarkozy avant lui), une chose est certaine : c’est cette indépendance qui donne, et donnera en avril-mai prochains, un véritable sens au vote des électeurs français.
En effet, un lien intrinsèque unit les deux dimensions de la notion de « souveraineté ». D’un côté le volet « indépendance », qui désigne la liberté d’appréciation, de décision et d’action de l’Etat par rapport à des tiers. De l’autre l’aspect « démocratie » en vertu duquel, le pouvoir suprême appartenant au peuple, les citoyens participent à l’exercice de cette liberté à travers leurs bulletins de vote.
Sans l’indépendance, ce geste n’aurait plus grand sens. Quel que soit le candidat élu, il n’aurait pas la marge de manœuvre et la position de négociation suffisantes pour faire autre chose que de suivre les diktats, plus ou moins feutrés, d’autres puissances. Certes, il peut arriver qu’un président français fasse, malgré tout, exactement cela – mais tant que les fondements (technologiques, capacitaires, doctrinaux) de l’indépendance existent, il le fait non pas par nécessité mais par choix. Or son choix peut toujours être désavoué dans les urnes et remplacé par de nouvelles visions et perspectives. En d'autres termes, c'est l’indépendance qui garantit la possibilité de vraies alternatives aux citoyens, et par là, la maîtrise de leur propre destin.
[1] Vœux du président François Hollande, le 31 décembre 2016.
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