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Petites perles de la semaine écoulée (8 septembre 2013) – compilation des entrées sur Google+

08 septembre, 2013
Brève
Hajnalka Vincze
Syrie
A Serious Blow to the UK-US Alliance. En effet, les Britanniques s'étaient beaucoup trop verrouillés dans leurs dépendances par rapport aux US, pour pouvoir ne serait-ce que jouer avec l'idée d'une réelle remise à plat de la relation spéciale.
« That being said, the US-UK security relationship will not fall apart as a result of the vote and the subsequent decision to rule out participation in a military attack on Syria. The bilateral security linkages run deep, from intelligence sharing and counter-terrorism to the nuclear relationship and close partnership in the UN Security Council and other international bodies. Shared US and UK strategic and security interests will persist in South Asia even after the withdrawal of coalition troops from Afghanistan in 2014, as well as in the Middle East. In fact, the UK may continue to contribute behind the scenes to US preparations for its expected punitive attack on Syria and to counter any potential spill-over from such an attack into neighbouring countries ». (Robin Niblett, A Serious Blow to the UK-US Alliance, 30 août 2013, Chatham House).
 
Syrie : Hollande insiste sur l'unité européenne en cas de recul des Etats-Unis. Chacun cherche sa feuille de vigne et/ou porte de sortie : l’assentiment du Congrès pour Obama, la recherche de l’unité européenne pour le président Hollande. N’empêche que c’est le monde à l’envers : après s’être fait piéger en auxiliaire des Etats-Unis, le président français se présente maintenant comme l'avocat en Europe d’un scénario conçu – pour des raisons de politique intérieure d’abord – par l'Amérique.
 
Brzezinski on the Syria Crisis . Un icone de la politique étrangère américaine, perplexe devant la politique syrienne de l'administration actuelleI still do not understand why we concluded somewhere back in 2011 or 2012—an election year, incidentally—that Assad should go ».
 
Et, juste pour le plaisir, cette observation de Brzezinski sur la politique américaine vis-à-vis du reste du monde en général: « this is a highly motivated, good country. It is driven by good motives. But it is also a country with an extremely simplistic understanding of world affairs, and with still a high confidence in America’s capacity to prevail, by force if necessary ». “Extremely simplistic"? "With still a high confidence"? On l'avait connu plus optimiste, le professeur Brzezinski, autrefois. (Zbigniew Brzezinski, Interview, The National Interest, 24 juin 2013).
 
Voir en direct le débat sur la Syrie au Sénat français. M. Chevènement en grande forme: « alors punissons, punissons à tour de bras », « la morale est à l'appréciation des plus forts ». Fait appel à la logique cartésienne. Réfute les accusations de passivisme. Met en garde contre l'occidentalisme, et contre une décision qui serait une"erreur gravissime pour l'ensemble de notre politique étrangère et nos intérêts dans le monde". M. Raffarin souligne l'isolement de la France en Europe, rappelle la « clairvoyance » du président Chirac en 2003, évoque les manipulations possibles, et insiste sur l'importance du respect des procédures onusiennes. Sur les objectifs et l'impact d'une intervention: « la guerre est peu compatible avec la nuance ».
 
A l’Assemblée nationale, parmi les orateurs en faveur d'une intervention, Mme Guigou (président de la Commission des affaires étrangères) se distingue par ses envolées lyriques et son mépris pour les « considérations géopolitiques froides et cyniques ».
 
Eight things to consider before intervening in Syria . Après avoir applaudi l'exercice rhétorique des « huit raisons » du ministre français de la Défense (supposées démontrer aux députés la responsabilité du régime syrien dans l'attaque chimique du 21 août à la Ghouta), rappelons plutôt les huits points élaborés par les chercheurs de European Council on Foreign Relations pour réfléchir sur le soi-disant bien-fondé d'une éventuelle intervention en Syrie.
 
Fillon dénonce la position de Hollande sur la Syrie. M. Fillon: « Dans l'opposition, François Hollande accusait son prédécesseur d'être à la traîne des Etats-Unis. Le voici aujourd'hui devançant leurs attentes ».
 
François Hollande devant la Cour Pénale Internationale ?. Vu d'ailleurs (regard de John V. Whitbeck, avocat international qui a conseillé l’équipe de négociation palestinienne dans les négociations avec Israël): « En l’absence d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU autorisant « l’action militaire » contre la Syrie, ces dispositions (L’article 8 bis (1) du Statut de Rome , ajouté en 2010, définissant  le ’crime d’agression’) correspondent « comme un gant » à l’agression en cours de planification par les présidents Obama et Hollande. Même l’avocat de la défense le plus imaginatif aurait du mal à imaginer un moyen de défense . Bien que ni la Syrie ni les États-Unis ne soient parmi les 122 États ayant intégré la CPI , la France en tant qu’État fait partie de la CPI. » (John V. Whitbeck, François Hollande devant la Cour Pénale Internationale ?, Info-Palestine.Eu, 6 septembre 2013).
 
US and France keen to mute EU critics on Syria. Les US (en la personne de John Kerry invité d’honneur), la France, le UK et l’Allemagne vont revenir à la charge au Gymnich de l'UE à Vilnius aujourd’hui, pour convaincre les Etats membres toujours sceptiques sur le bien-fondé d'une intervention militaire en Syrie. ”One EU source told this website: "We expect the fireworks to start very soon.”
 
”British opposition MPs have blocked UK participation. But the British foreign minister, William Hague, will try to build political support for action among EU colleagues in Lithuania. Germany has also said it will not take part, due to lack of military resources. But France says that Germany's disclosure of new intelligence, on Wednesday, blaming al-Assad for the attack, shows that Berlin backs its point of view.”
“The EU invited US secretary of state John Kerry to Vilnius to talk about Syria (…) Pro-intervention countries hope his message will help to get smaller, US-friendly EU states on board. The Netherlands, like Italy, has also said there should be no strikes without a UN mandate, but most EU members have stayed quiet for now. An EU source said:
 
"Some member states are very sensitive to what the US has to say. What would be extremely useful is that, if the strikes take place, afterwards there is unanimous language coming from EU countries in support of what is being done. (…) Another EU source noted: "What they [pro-intervention countries] are hoping for is dignified silence after the strikes. Nobody rocking the boat.” (EU Observer, 6 septembre 2013).
 
EU blames Syria for gas attack, urges UN action. Comme quoi imputer les attaques chimiques au régime d'Al-Assad ne doit pas mécaniquement signifier une intervention militaire sans mandat onusien. Autant pour les subtiles manipulations politico-médiatiques de ces derniers jours, en France avant tout, qui voudraient faire du futur rapport des inspecteurs le point focal pour justifier l'option franco-US. Notons qu'à moins de désigner avec une certitude de 100% les auteurs de l'attaque, un tel rapport pourrait de toute façon être interprété soit comme frein, soit comme coup d'envoi. (EU Observer, 7 septembre 2013).
 
Elections allemandes
Shadow Boxing: Merkel's Rival Swings and Misses in Debate. Dans le débat Merkel-Steinbrück, l'évocation de l'affaire Snowden/NSA semble avoir été le seul moment un tant soit peu animé. « There was, however, one moment in the debate when Merkel was completely out of sorts. Towards the end of what was largely a tedious hour-and-a-half, one of the moderators drilled Merkel about the vast data surveillance undertaken in Germany and around the world by the US intelligence agency NSA. If, Merkel was asked, a German sent an email from one German city to another German city, but it was routed across a server in the US and landed in the American surveillance net there, was that a violation of German law?
 
Merkel is not one who fidgets often. But she fidgeted while formulating the only answer possible. No, that would not represent a violation of German law, she said, attempting to wrap the answer in sufficient rhetoric about the intricacies of data privacy and Internet law. Steinbrück, in response, accused Merkel's government of not doing enough to defend Germans' constitutional rights and called Edward Snowden, the man responsible for the revelations of NSA surveillance, "courageous."».  Voir une revue de la presse allemande sur le débat.
 
Espace
Ariane 5's fourth launch of 2013. Pour la petite histoire: « En 1973, faute d’avoir un lanceur européen à leur disposition, Français et Allemands ont dû aller quémander auprès des Américains pour pouvoir mettre en orbite leur satellite de télécommunication. Or « les Américains, se souvient Frédéric d’Allest, ancien Directeur général du Centre national d’Etudes spatiales (CNES), ont fait savoir qu'ils voulaient bien lancer Symphonie mais à condition qu'il soit limité à des fonctions expérimentales ; autrement dit, ils nous ont dit : ‘Vous lancez votre satellite mais à condition qu'il ne serve pas’ ». Abusant de leur monopole, les Américains ont donc interdit toute utilisation à des fins commerciales.
 
Un véritable déclic, d’après les témoins de l’époque, le diktat américain a finalement permis de lever les obstacles à la construction de ce formidable outil de souveraineté européenne (et de succès commercial, soit dit au passage) qu’est le lanceur Ariane. Ajoutons que, avant le premier vol d’Ariane, les Américains, toujours infatigables, reviennent à la charge. Hubert Curien, ex-président du CNES, se rappelle de ce dîner, en 1977, où le patron de la Nasa feint l’incompréhension en lui demandant : « Hubert, franchement, pourquoi construire cet engin obsolète alors qu'il serait tellement plus simple d'utiliser notre navette ? »."
 
Galileo’s secure service tested by Member States. Rappelons que c'est ce service sécurisé qui fait le plus débat entre ceux qui y voit, de toute évidence, un outil stratégique, et ceux qui auraient espéré le priver de toute "application militaire". Tel l'ancien PM britannique Tony Blair. Voir aussi un papier de 2006 sur le sujet.
 
Porte-avions britannique
Public Accounts Committee publish Carrier Strike report Le feuilleton des prochains porte-avions britanniques n'est pas près de se terminer. Pour chacune des composantes du projet, de graves incertitudes sont identifiées par la Commission des Comptes publics.
 
a/ porte-avions "When this programme got the green light in 2007, we were supposed to get two aircraft carriers, available from 2016 and 2018, at a cost to the taxpayer of £3.65 billion. We are now on course to spend £5.5 billion and have no aircraft carrier capability for nearly a decade."
b/ Joint Strike Fighters "Carrier Strike remains a high risk programme as the Department has little control over the technical risks and costs involved in acquiring the aircraft.Despite assurances from the Department, we are not convinced that it has the aircraft contract under control. Although Carrier Strike is over five years from planned operation, significant technical issues, costs and delivery dates for the aircraft are not resolved. There are also significant cost risks associated with in-service contracts for maintenance which have yet to be resolved."
c/ radar "We are also concerned that, according to current plans, the early warning radar system essential for protecting the carrier will not be available for operation until 2022, two years after the first carrier and aircraft are delivered and initially operated."
 
Finalement, pour l'ensemble du programme, au-delà du constat qu'il s'agit d'un "ongoing saga that has seen billions of pounds of taxpayers’ money down the drain", l'avenir n'est pas non plus tout à fait rassurant: "The Committee is still not convinced that the MOD has this programme under control. It remains subject to huge technical and commercial risks, with the potential for further uncontrolled growth in costs." A suivre...
 
OTAN
British Typhoons in near clash with Turkish jets over Cyprus. Ambiance à l'OTAN. Quand ce ne sont pas les Espagnols et les Britanniques qui se chamaillent au sujet de Gibraltar, alors c'est les tensions entre Grecs et Turcs qui réapparaissent en toile de fond, avec les Britanniques assis en pein milieu sur leurs territoires de souveraineté (bases militaires et oreilles de renseignement électronique) à Chypre. (Famagusta Gazette, 3 septembre 2013).
 
L’Europe de la défense
 
Flahaut veut "faire avancer concrètement la défense européenne". Entre les pistes que préconise l'ancien ministre de la Défense de la Belgique: " l'avion de transport Airbus A400M possible modèle pour le développement de drones et d'avions de combat". Certes. Mais commençons par au moins l'européanisation/francisation de la charge utile des drones déjà achetés/commandés sur étagère US, et par le refus des pays de l'UE de s'équiper de F-35/Joint Strike Fighters... (La Libre Belgique, 5 septembre 2013).

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Tags:
défense européenne, porte-avions, espace, politique étrangère de la france, allemagne, otan, syrie


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